Les crises financières peuvent venir de facteurs exogènes, tels qu’un choc d’offre comme celle d’un choc pétrolier mais peuvent venir aussi d’un cycle d’innovation ou au contraire d’un arrêt brutal de la consommation comme nous le vivons actuellement. Mais la majorité des crises économiques sont inhérentes au fonctionnement même de l’économie. Autrement dit, c’est le fonctionnement même de l’économie qui provoque des crises.
Lorsque tout va bien, le chef d’entreprise est confiant, il investit, il produit plus et passe des commandes à d’autres entreprises. Cela créé des emplois et du pouvoir d’achat, la consommation augmente et cela entraîne de nouveaux investissements. C’est ce que l’on appelle la croissance. Mais au bout d’un certain temps, les entreprises arrivent au maximum de leur capacité d’investissement. Elles sont donc opérationnelles, fonctionnent bien et elles n’ont plus besoin d’investir d’avantage. Il y a donc un plateau. Malheureusement, certaines entreprises auront sur estimées les débouchés. Cette surestimation est souvent liée à l’euphorie des investisseurs pendant la phase de croissance, il y a alors une surproduction qui engorge les marchés. Les entreprises devront donc baisser leur prix et/ou leur production. Arrive alors ensuite une phase d’assainissement (réduction de charges, réorganisation…) ou de liquidation, durant laquelle les entreprises trop faibles disparaîtront. Ce cycle sera amplifié par les licenciements qui provoquera et donc la baisse du pouvoir d’achat puis la consommation. Cette phase s’équilibrera, lorsque l’offre et la demande seront à nouveau équilibrées. Les chefs d’entreprises redeviendront confiants et un nouveau cycle de croissance s’ouvrira.
Mais aussi un facteur, qui va accentuer la crise économique : celle du crédit. En période de prospérité économique le crédit est facilité. Les banques baissent aussi leurs taux d’intérêts. La demande des ménages et des entreprises a augmenté en s’appuyant sur l’endettement. C’est ce qui s’appelle la phase de croissance. La facilité de crédit a poussé les ménages, les entreprises et les banques à prendre des risques excessifs. En période de croissance, les risques excessifs entraînent une spéculation à la hausse sur les biens. Si l’immobilier ne baisse jamais et que la banque me prête à taux très faible, je peux acheter et je peux acheter même un peu plus cher ce n’est pas très grave. Il y a alors une accumulation de capital et de surinvestissement. C’est ce qu’il s’est passé ces dernières années.
Mais très bientôt, la Banque Centrale Européenne devrait augmenter ses taux. La hausse des taux d’intérêt va alors entraîner des difficultés à vendre. C’est la phase de plateau. Et les premiers incidents de crédit vont alors arriver. Ce seront des faillites d’entreprise ou le non remboursement des particuliers. Pour compenser ces incidents de crédits, les banques vont resserrer leurs conditions de crédit et augmenter les taux d’intérêts. Cela aura pour conséquence de contracter la demande entraînant une baisse des prix, plus de faillites et une augmentation du chômage. Cela va accroître les incidents de crédits, resserer encore plus les conditions de crédits et accentuer les taux d’intérêts. La crise commencera à ce moment là. Ce sera le cycle de récession ou de dépression, jusqu’à ce que l’offre et la demande s’équilibre.