NSO a réussi un tour de force : cette firme israélienne spécialisée dans les logiciels espions s’est mis à dos non seulement la plupart des mastodontes du numérique tels Facebook, Microsoft, Google ou WhatsApp, mais aussi des dizaines d’ONG comme Amnesty International. Les membres de cette union sacrée inédite ont déposé plainte la semaine dernière devant un tribunal américain en accusant NSO d’avoir « comme seule priorité le profit aux détriments des droits de l’Homme ».
Cette offensive judiciaire vise la fourniture par NSO de systèmes informatiques qui permettent d’outrepasser la confidentialité des échanges d’usagers d’internet dans le monde et plus particulièrement de surveiller et de réprimer des opposants ou lanceurs d’alertes dans des pays qui ne tolèrent pas la moindre critique. Hasard du calendrier : c’est également ces derniers jours qu’a été révélé le fait que les portables d’une quarantaine de journalistes et cadres dirigeants de la chaîne de télévision qatarie « Al Jazeera » auraient été hackés grâce à NSO pour le compte de clients sans doute saoudiens.